Vive la culture
Amis de la musique classique, oubliez les nœud pap’, les tenues empesées, les velours rouges et les dorures ! Théo Ould est un artiste éclectique qui dépoussière l’accordéon en le poussant hors des sentiers battus. Nommé dans la catégorie « Révélation Soliste Instrumental » des Victoires de la Musique classique 2023, à 25 ans, Théo a déjà reçu une cascade de récompenses en abordant les répertoires de Vivaldi, Beethoven, Bach, Prokofiev, Arvö Pärt ou Régis Campo. A la veille de boucler ses valises pour Nantes où il se produira dans le cadre de la 30e édition de la Folle Journée, Théo a pris le temps de nous livrer sa sélection.
Après des études de philosophie et de commerce, Jean Harambat a beaucoup voyagé, un carnet de dessin dans ses bagages. En Afrique, (où il s’est occupé de la logistique pour Action contre la faim au Liberia), en Argentine (comme travailleur agricole), ou dans les vestiaires (joueur impénitent de rugby), c’est inlassablement qu’il croque son environnement, un regard qui nourrit ses premiers reportages et récits dessinés pour les magazines. Depuis Les Invisibles, sa première BD parue en 2008, il a publié une dizaine de titres avec lesquels il collectionne les distinctions. Alors que cet amoureux de la littérature et d’histoire vient de faire paraître La Pièce manquante, Jean Harambat a accepté notre invitation à quelques jours de son départ pour la 51e édition du Festival de la BD d’Angoulême.
Journaliste, auteur d’une douzaine de romans, traducteur d’écrivains américains et de poètes russes, Thierry Marignac a mené une adolescence orageuse au son des Sex Pistols et marquée par des addictions variées. Il a lié des amitiés avec des écrivains comme Hervé Prudon, Bruce Benderson, ou l’auteur et sulfureux homme politique russe Edouard Limonov, des rencontres qu’il a faites à Paris, Londres, New York, Moscou, Kiev, Berlin… jamais en première classe ni dans les palaces. Ce parcours d’une sorte de Blaise Cendrars de la fin des années soixante-dix, Marignac le raconte dans Photos passées, son dernier roman en date. Avant de repartir prochainement, Thierry Marignac a accepté notre invitation.
Miguel Bonnefoy est né en France d’une mère vénézuélienne, diplomate, et d'un père romancier chilien. Ce conteur-né est l’auteur d’une petite dizaine de romans, écrits dans un français dont seuls les poètes et les écrivains multiculturels sont capables, faisant surgir des mots parfois oubliés, ou les éclairant d’un nouvel éclat. Son dernier roman, L'Inventeur, est une biographie aux allures de conte, l’histoire d’un ingénieur français du XIXe siècle, pionnier de l'énergie solaire à une époque où la planète ne jurait que par le charbon. Alors qu’il travaille à son prochain roman « comme un assoiffé », Miguel Bonnefoy a accepté de répondre à notre invitation.
On l’appelle « La Callas », et ce « La » majuscule l’inscrit immédiatement dans la flamboyante lignée des grandes divas : plus que des grandes voix, des stars immortelles de l’opéra. N’en déplaise aux plus fous de ses fans, ce n’est pas tant sa voix qui reste que sa présence, sa prestance, sa manière d’habiter les rôles : elle est une authentique tragédienne, qui a sorti la scène opératique de sa léthargie pour y réintroduire le jeu d’acteur… En attendant la sortie du biopic Maria réalisé par Pablo Larrain avec Angelina Jolie, Sophia Cecilia Kalogeropoulos, dite Maria Callas, aurait eu 100 ans le 2 décembre. Un anniversaire que nous fêtons avec cette sélection hommage… et totalement subjective.
La remise du prix Interallié clôt traditionnellement la rentrée littéraire qui, de la mi-août à la fin novembre, agite le monde de l’édition, et plus généralement tous les amateurs de littérature. Si la dizaine des grands prix décernés est loin de refléter la diversité des quelques cinq cents nouveaux romans qui sortent sur cette période, elle a le mérite de remettre la lecture au centre de l’attention du public pour quelques semaines. L’occasion est belle de vous proposer cette sélection récapitulative des titres de la saison et de ceux récompensés l’année dernière, sélection dans laquelle nous avons glissé notre coup de cœur de l’année. L’opportunité également de vous rappeler que le prix du livre est le même partout, et que dans une bibliothèque, emprunter des livres ne coûte rien, ou pas grand-chose.
Si le Napoléon de Ridley Scott est fraîchement accueilli sur nos côtes (on vous laisse aller juger par vous même en salle), il n’en reste pas moins que la tentative du réalisateur Anglais - un des plus influents et orgueilleux du cinéma - d’ajouter sa version aux centaines déjà existantes, illustre bien la fascination qu’exerce toujours la figure de Napoléon 1er. Et que dire des dix-huit mille ouvrages avec Napoléon dans le titre référencés à la BNF ! Donc, entre la version de Ridley Scott et la réédition en version restaurée du Guerre et Paix (1967) de Sergueï Bondarchuk (7 heures ! ), l’occasion se prête à une petite exploration de l’univers napoléonien en douze étapes. Choix subjectif. Forcément subjectif.
Depuis que ChatGPT laisse à penser que chacun peut écrire comme Proust ou filmer comme Spielberg, de plus en plus nombreux sont ceux qui s’inquiètent des conséquences de l'usage de l’IA dans de nombreux domaines. Rishi Sunak, le premier ministre britannique, a fait, fin octobre, une déclaration dans ce sens : “(...) il existe même un risque que l'humanité perde complètement le contrôle de l'Intelligence Artificielle”, sans oublier d’ajouter un : “je ne veux pas être alarmiste” tout britannique. Chez les acteurs de l’IA aussi des voix s’élèvent. Au printemps, plusieurs centaines de figures du milieu appelaient à un moratoire de six mois dans le développement de ces technologies. En attendant, on vous garantit que cette sélection ne doit rien aux IA ni aux algorithmes de recommandation, et que seuls des cerveaux humains sont responsables de sa subjectivité !
La saison des prix littéraires vient de connaître son acmé avec la remise des deux prix les plus prestigieux, le Goncourt à Jean-Baptiste Andrea pour Veiller sur elle, et le Renaudot à Ann Scott pour Les Insolents. Ann Scott s’est faite connaître pour ses romans ancrés à une époque où résonnait le rock sauvage et la techno produite à Berlin, Chicago où Paris, notamment avec Superstars, publié en 2000. A l’occasion de la sortie de La Grâce et les Ténèbres (2020), Ann Scott avait accepté notre invitation pour nous raconter son entrée en littérature, comment elle avait rencontré la beauté, et quelles œuvres lui redonnent la force d’écrire. Le Renaudot qu’elle vient de recevoir est une belle occasion de lui rendre hommage en republiant sa sélection.
Poète influencé par la Beat Generation, grand amateur de rock et de jazz (de Willy DeVille à Miles Davis), auteur de nombreux romans noirs, Marc Villard s’est avant tout imposé au fil du temps comme un des plus brillants novellistes français, capable de croquer en quelques lignes, avec un art de l’épure consommé, le monde qui l’entoure. À l’occasion de la parution d’un nouveau recueil chez Gallimard, Ciel de réglisse, où l’on retrouve bon nombre de ses thèmes de prédilection (Les habitants des quartiers interlopes et populaires de Paris, le jazz…), Marc Villard nous livre sa sélection.
Amusons-nous un peu et endossons l’habit du psychanalyste. Fils d’un paysan pupille de la nation devenu directeur de laboratoire au CNRS en psycho-sociologie et par ailleurs très engagé à gauche puisque trotskyste pendant l’Occupation, on peut imaginer que le petit Yves Pagès a grandi dans l’ombre d’une figure paternelle qui laissait peu de place à l’oisiveté. Donc, après de brillantes études, il est devenu pensionnaire de la Villa Médicis, romancier, essayiste, dramaturge, comédien, auteur de fictions radiophoniques, éditeur (les éditions Verticales qu’il codirige avec Jeanne Guyon). Dans Les Chaînes sans fin, Yves Pagès nous livre une réflexion sur notre société qui ne supporte plus le temps mort, qui court après un avatar de mouvement perpétuel comme pour chasser le démon de l’oisiveté. Yves Pagès a accepté notre invitation à faire sa sélection qui ne laisse pas de doute sur ses engagements.
Les métamorphoses occupent une place importante dans toutes les religions et toutes les civilisations. De la mythologie grecque aux imaginaires les plus récents, manifestations des dieux ou conséquences d’un virus échappé d’un laboratoire, les métamorphoses peuvent être bienveillantes et réversibles, ou au contraire définitives et condamner un humain à un destin peu enviable. Thème largement abordé au cinéma, c’est le très beau film de Thomas Cailley Règne Animal qui a nous a donné l’idée de cette sélection, comme toujours oh combien subjective !
“Pour moi, la création et la peinture forment un absolu. Mais je suis aussi concernée par les choses politiques et sociales c’est pourquoi je ne m’enferme pas dans une tour à l’abri du monde. C’est pourquoi j’aime les chefs-d’œuvre mais aussi les choses bricolées, plus amateurs. Ces deux choses ensemble nous fabriquent et le temps fera son travail.” Françoise Pétrovitch, peintre, sculptrice, est notre invitée.
Si le football est depuis toujours le sport roi au Brésil, la musique est également une passion populaire et savante, essentielle au pays des maillots jaunes et verts. Au moment où la Coupe du Monde… de rugby arrive à son premier tournant, et à l’occasion des concerts de Caetano Veloso (passé) et de Gilberto Gil (25/10), il est possible de jouer le contre-pied et de trouver son chemin dans la jungle des musiques brésiliennes qui, de la samba au funk en passant par la bossa nova ou la pop tropicaliste, forge l’âme authentique du Brésil et de tous les arts qui y voient le jour.
Avant les provocations de Gainsbarre, Serge Gainsbourg est celui qui a sorti la variété française du « baloche » en lui injectant le souffle du jazz, le psychédélisme de la pop anglaise, le classicisme des symphonies de Brahms, les rythmiques jamaïcaines, ou encore le beat du funk New Yorkais. Gainsbourg, c’était une vigie qui guettait au loin les terres musicales sur lesquelles tenter des greffes. Mais Gainsbourg c’était aussi un esthète - peintre, photographe, cinéaste - dont la maison, le fameux hôtel particulier de la rue de Verneuil, est un lieu qu’il a organisé comme un scénographe conçoit une exposition. C’est Charlotte Gainsbourg, sa fille, qui s’est occupé de rendre la maison visitable et d’installer le musée attenant. Suivez le guide.
“Pour cette sélection j’ai choisi le thème de la guerre, mais la guerre comme fait culturel, pour illustrer comment les arts s’emparent du sujet. Bien que j’aie écrit de nombreux romans de science-fiction, je me considère comme un écrivain tout court. Les genres – science-fiction, littérature classique, pièces radiophoniques… - ne sont que des moyens. Ce qui m’intéresse dans tous les cas, c’est explorer les frontières - parfois floues - entre le réel et le vrai. Le réel excède le vrai. Vous êtes prévenu que tel roman ou tel film est une fiction, et pourtant vous ressentez des émotions vraies. C’est cette puissance de la fiction qui me fait choisir le mode littéraire que je vais utiliser pour raconter l’histoire que j’ai en tête.” Xavier Mauméjean est le premier invité de cette nouvelle saison, et on s’en réjouit.
Après la Corse en 2022, la XXII édition du Festival international du film insulaire de Groix, qui se tiendra du 23 au 27 août, est cette année consacrée aux îles écossaises. Pendant quelques jours, ce petit bout de terre au large de Lorient présente une sélection de films documentaires « à rebours des cartes postales »… L’occasion d’un cabotage 100% insulaire et estival, entre bourlingue et exploration intérieure… L’aventure, la vraie !
Après la Corse en 2022, la XXII édition du Festival international du film insulaire de Groix, qui se tiendra du 23 au 27 août, est cette année consacrée aux îles écossaises. Pendant quelques jours, ce petit bout de terre au large de Lorient présente une sélection de films documentaires « à rebours des cartes postales »… L’occasion d’un cabotage 100% insulaire et estival, entre bourlingue et exploration intérieure… L’aventure, la vraie !